Abstract
INTRODUCTION
From 2000 to 2015, overall mortality from malaria halved. But since then, mortality rates have stagnated and even risen again in some African countries. It has been suggested that one reason for this increase in child mortality may be due to delayed treatment seeking while parents first attempt self-medication. However, the reality may be more complex. We investigated care pathways, from the onset of a child’s symptoms of severe malaria to hospital admission.
METHODS
Our study took a combined approach, including quantitative and qualitative components. We analysed questionnaires with information on the different stages of the care pathways used by parents of children up to five years who were hospitalised for severe malaria from three hospitals in Cotonou (n=58). We carried out semi-structured interviews to better understand the parents’ approaches to care (n=10).
ETHICS
This study was given a favourable opinion by the National Committee of Ethics for Health Research, Ministry of Health, Republic of Benin (Opinion No. 50 dated 25 October 2017).
RESULTS
The mean age of the children was 33 months and of the accompanying parent was 35 years. The average time from first symptom to hospitalisation was 6 days (min2-max15). Almost all parents (95%) first carried out self-medication, mainly with paracetamol, sometimes associated with herbal teas. Faced with a deterioration in the child’s health, 80% of families then attended a health centre. In many cases, further delays to seeking care at hospitals was due to a poor communication between healthcare professionals and parents and the difficulty of raising the money needed for treatment. Families visited up to three different health centres successively before going to hospital. Going to hospital represents a “catastrophic expense” for the household. Parents must find the necessary funds, and in some cases take out a loan, thus delaying treatment. On arrival at the hospital, the child’s health is seriously deteriorated, explaining the high case-fatality rate of more than 30% in intensive care units.
CONCLUSION
In this study, the cost of care, particularly hospital-based care, is the primary cause of delayed access to appropriate treatment. WHO and the Global Fund propose a malaria control strategy based on prevention (mosquito nets) and early intervention. No provision is made for severe malaria. To reduce child mortality from malaria, it is essential that a third component is added to this strategy, namely the provision of free care for children diagnosed with severe malaria.
CONFLICTS OF INTEREST
None declared.
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INTRODUCTION
Entre 2000 et 2015, la mortalité d’ensemble due au paludisme a baissé de moitié, mais, depuis 2015, les taux de mortalité stagnent, voir remontent dans certains pays africains. Une des raisons invoquées face à l’augmentation de la mortalité infantile est que les parents ont d’abord recours à l’automédication avant de consulter. Toutefois, la réalité pourrait être plus complexe. Pour expliquer ce retard de prise en charge adaptée et essayer de proposer de nouvelles stratégies, nous avons enquêté sur l’itinéraire thérapeutique suivi par des familles, des premiers symptômes jusqu’à l’admission de l’enfant à l’hôpital pour paludisme grave
METHODE
Notre enquête combine une double approche, quantitative et qualitative. Nous avons recueilli 58 questionnaires détaillés sur les différentes étapes de recours aux soins auprès de parents d’enfants jusqu’à l’âge de 5 ans hospitalisés pour paludisme grave dans 3 hôpitaux de Cotonou et réalisé 10 entretiens semidirigés afin de mieux comprendre les logiques de soins suivies par les parents.
ETHIQUE
Cette enquête a reçu un avis éthique favorable du comité National d’éthique pour la Recherche en Santé, Ministère de la Santé, République du Bénin (avis n°50 du 25 octobre 2017)
RESULTATS
L’âge moyen des enfants était de 33 mois (IC 29-37) et l’âge du parent accompagnateur de 35 ans (IC 32-37). Le délai moyen entre le premier symptôme et l’hospitalisation était de 6 jours (min2-max15). La quasi-totalité (95%) des parents ont pratiqué l’automédication en première intention avec principalement du paracétamol, parfois associé à des tisanes. Devant l’aggravation de l’état de l’enfant, 80% des familles ont d’abord consulté dans un centre de santé. Très souvent, le manque de communication entre soignants et soignés et la difficulté de réunir l’argent nécessaire aux soins ont retardé une prise en charge correcte. Il y a eu jusqu’à 3 visites successives dans différents centres de santé avant l’arrivée à l’hôpital. Mais aller à l’hôpital représente une “dépense catastrophique” pour le foyer. Les parents doivent alors trouver les ressources financières, voire faire un emprunt, ce qui retarde la prise en charge. A l’arrivée à l’hôpital, la santé de l’enfant est très dégradée ce qui explique le fort taux de létalité qui dépasse les 30% dans les services de réanimation.
CONCLUSION
L’étude montre clairement que le coût des soins, notamment à l’hôpital, est la première cause d’un accès tardif à des soins adaptés. L’OMS et le Fond Mondial proposent une stratégie de lutte basée sur la prévention (moustiquaire) ou la prise en charge précoce des cas. Rien n’est prévu en cas de paludisme grave. Pour baisser la mortalité infantile due au paludisme, il est urgent de prévoir un troisième volet à la lutte en instaurant une prise en charge gratuite des enfants diagnostiqués avec un paludisme grave.
CONFLITS D'INTERET
Aucun