Médecins Sans Frontières (MSF) provides surgical care in fragile states, which are more vulnerable to conflict. The primary objective of this study was to compare the indications for operative intervention in surgical projects in fragile states during periods of active conflict (CON) and non-conflict (NON-CON). In addition, risk factors for non-obstetric and obstetric operative mortality were identified.
METHODS
This was a retrospective analysis of MSF surgical projects in fragile states January 1, 2008–December 31, 2017. Variables considered in the analysis include age, gender, American Society of Anesthesiology physical status, emergency status, re-intervention status, indication for surgical intervention, and conflict/non-conflict time period.
RESULTS
There were 30 surgical projects in 13 fragile states with 87,968 surgical interventions in 68,667 patients. Obstetric needs were the most common indication for surgical intervention (n = 28,060, 31.9%) but were more common during NON-CON (n = 23,142, 35.7%) compared to CON periods (n = 4,918, 21.2%, p < 0.001). Trauma was more common during CON (42.0%) compared to NON-CON (23.0%) periods (p < 0.001). Non-obstetric operative mortality was similar during CON (0.2%) compared to NON-CON (0.2%, p = 0.920), but obstetric operative mortality was higher (0.5%) during CON compared to NON-CON (0.2%, p < 0.001) periods. Risk factors for obstetric and non-obstetric mortality included age ≥ 30 years, ASA greater than 1, and emergency intervention.
CONCLUSIONS
Humanitarian surgeons working in fragile states should be prepared to treat a range of surgical needs including trauma and obstetrics during conflict and non-conflict periods. The mortality in obstetric patients was higher during conflict periods, and further research to understand ways to protect this vulnerable group is needed.
Introduction
Médecins Sans Frontières (MSF) est présent Kouroussa depuis juin 2017 et a fourni des services de soutien aux structures de santé publiques (l'hôpital préfectoral de Kouroussa, les 13 centres de santé de la préfecture et 6 postes de santé), ainsi que des services de santé communautaires pour les enfants de 0 à 5 ans. Au niveau de l'hôpital préfectoral MSF, assure la prise en charge gratuite des cas de paludisme simple et grave, de la malnutrition et autres pathologies. Au niveau des centres de santé et des postes de santé, MSF assure le traitement gratuit des cas simples de paludisme, de la malnutrition, de la diarrhée et d'infections des voies respiratoires, mais aussi assure le transport des cas graves de ces structures vers l'hôpital préfectoral de la préfecture. Au niveau communautaire, MSF assure à travers des agents et relais communautaires, la prise en charge gratuite des cas simples de paludisme, le dépistage de la malnutrition, la prise en charge des cas de diarrhée, le suivi du calendrier de vaccination des enfants et le transfert des cas complexes vers les formations sanitaires. Afin d'améliorer et d'évaluer l'impact de ses activités dans la préfecture, MSF réalise chaque année une enquête rétrospective sur la mortalité avec un volet qui évalue le comportement par rapport à la recherche des soins dans la communauté. MSF mène également des activités de recherche opérationnelle visant à améliorer la santé des habitants de la préfecture.
Méthodologie
Une enquête de mortalité rétrospective (avec une composante sur la recherche des soins) en grappe à 2 degrés, a été réalisée dans les 12 sous-préfectures de Kouroussa du 7 au 14 Juin 2019. 45 grappes ont été enquêtées. La période de rappel s’étendait du 15 Juin 2018 (fête de Ramadan 2018) au jour de l’enquête. La population cible était constituée par l’ensemble des personnes résidant dans la préfecture de Kouroussa. L’évaluation de recherche de soins par rapport à la fièvre/paludisme a été réalisée pour les enfants de 0 à 5 ans.
Résultats
5 510 personnes ont été recensées dans 541 ménages, dont 5 283 étaient présentes et vivantes dans les ménages à la fin de l'enquête. La taille moyenne des ménages était 9,8 personnes et les enfants âgés de moins de 5 ans ont représenté 18,8% (95% IC : 17,3-20,3) de l’ensemble des personnes inclus. Pendant la période de rappel, 66 décès ont été rapportés : le taux brut de mortalité était estimé à 0,35 décès/10 000/jour [95% IC: 0,23-0,46; Deff : 1,20] et le taux de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans était estimé à 0,81 décès/10 000/jour [95% IC: 0,40-1,20; Deff : 1,89]. Les
décès du a la fièvre/paludisme ont représenté 24,2% (IC 95%: 14,5-36,4) des décès rapportés. 68,2 % (IC 95%: 55,6-79,1) décès ont été survenus dans les ménages. 21,5% (IC 95%: 19,3-23,8) des
enfants de 0 à 5 ans ont eu de la fièvre au cours de deux semaines précèdent le jour de l’enquête. 85,7%(IC 95%: 80,9 - 89,6) d’enfants fiévreux ont eu à rechercher les soins avec 69,1% (IC 95%: 62,9-74,7) dans une structures de santé (y compris les agents/relais communautaires). « L'enfant n'est pas assez malade », a été identifié comme la principale raison de non recherche de soins chez les enfants de moins de 5 ans. 61,4% [95% IC: 54,8-67,7]) des enfants de 0 à 5 ans ont eu accès à des soins de santé gratuits. 66,5% (95% IC : 60,1-72,6) ont eu accès à un test de dépistage du paludisme avec 87,1% (95% IC : 80,8 – 91,9) de ces tests réalisés dans une structure sanitaire. 95,1% (IC 95%: 90,2-98,0) des enfants dont le test de dépistage du paludisme était positif avaient accès à un traitement antipaludique.
Conclusion
Nos résultats montrent une réduction de taux brut de mortalité et taux de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans. Le recours aux soins chez les enfants âgés de 0 à 5 ans était élevé, mais les répondants étaient plus susceptibles de rechercher des soins quand ils percevaient la maladie comme «grave». L'accès aux tests de dépistage du paludisme a grandement influencé les chances de
recevoir un traitement de qualité. La majorité des décès sont survenus au sein des ménages, la fièvre/paludisme étant la principale cause de décès.
Objectif général
Estimer la couverture vaccinale contre la rougeole chez les enfants âgés de 6 mois à 59 mois après la campagne de vaccination de masse appuyée par MSF au mois de décembre 2018 dans la Préfecture de Kouroussa. Décrire la couverture vaccinale par groupe d'âge des antigènes inclus dans le programme national de vaccination du PEV chez les enfants âgées de 6 semaines à 59 mois [BCG, VPO, DTC-Hib-HepB, et fièvre jaune].
Objectifs spécifiques
- Estimer le nombre de doses reçues par enfant;
- Décrire les raisons de non vaccination;
- Décrire les moyens utilisés par la population pour s'informer de la campagne de vaccination.
Design
Il s’agit d’une enquête transversale en population dans la préfecture de Kouroussa, avec sondage aléatoire en grappe à deux degrés.
Population cible
La population cible était constituée des enfants de moins de 59 mois résidant dans la Préfecture de Kouroussa.
Résultats
L’enquête de couverture vaccinale s’est déroulée du 8 au 18 février 2019 dans les 12 sous-préfectures de Kouroussa. Au total 439 ménages et 1.340 enfants âgés de 0 à 59 mois ont été inclus dans l’enquête. Le pourcentage de rétention de la carte de vaccination est faible: 61,6% [95% IC 54,5 – 68,7] pour l’ensemble de l’échantillon. La plupart de l’échantillon est constitué d’enfants de plus de 23 mois [64%]. Le ratio masculin/féminin est de 1,0.
Rougeole: couverture vaccinale pour les enfants de 9 mois à 59 mois est de 94,1% [IC=91,5 – 96,6]. Par tranche d’âge, le groupe de 9 mois à 11 mois, est le seul dont la couverture est inférieure à 90%, mais restée supérieure à 85%. Parmi les enfants entre 12 et 23 mois la couverture est 93,5% [IC=89,2 – 97,9].
Les taux de couverture vaccinale, pour les autres différents antigènes2: après analyse, il a été observé que les résultats de la couverture vaccinale [basés sur la déclaration de la mère] chez les enfants âgées de plus de 23 mois risquaient être fortement affectés par le biais de la désirabilité sociale. Par conséquent, les résultats sont présentés comme suit pour BCG, Polio, Penta et Fièvre jaune:
- Enfants ≤ 23 mois : couverture vaccinale basée sur la carte de vaccination et les déclarations des mères
- Enfants ≥ 24 mois : Couverture vaccinale basée seulement sur la carte de vaccination
Parmi les enfants entre 12 et 23 mois, 93% ont reçu une vaccination BCG. Pour Polio et Penta, la première dose de chaque vaccin a été administrée respectivement à plus de 97% et 93% des enfants. Ce taux recule pour n’atteindre que 94% pour la deuxième dose de Polio et 90% pour Penta et entre 91% et 88% pour la troisième dose respectivement. Par rapport à la vaccination contre la fièvre jaune, la couverture est 67% pour les enfants entre 9 mois et 11 mois et 88% pour les enfants entre 12 mois et 23 mois.
Chez les enfants âgés de 23 mois, la couverture vaccinale ne prenant en compte que les cartes de vaccination varie de 38% pour la première dose de polio / penta et de 34% pour la troisième dose, 41% pour le BCG et 32% pour la fièvre jaune. Les principales raisons de non-vaccination sont regroupées comme Manque d’opportunité [36,5%], Obstacles [25,9%] et le manque de motivation [20,4%].
Les relais communautaires étaient la source principale d’information [54%] sur la campagne de vaccination de masse contre la rougeole menée par MSF en décembre 2018
Conclusions
- PEV assez performant.
- Couverture vaccinale des enfants de 12 à 23 mois très satisfaisante pour toutes les vaccinations [> 85%].
- Haut pourcentage d’enfants entre 12 et 23 mois complètement vaccinés [77,9% CI 95% : 71,2 – 84,6].
- Faible rétention de la carte de vaccination et / ou la carte de vaccination non mise à jour. [souvent plusieurs cartes de vaccination pour le même enfant].
- Les principaux motifs de non-vaccination sont liés à sont liés au manque d'opportunités [absence/voyage des enfants/parents] et d'obstacles [pas de poste de santé].
- La principale source d'information sur la campagne de vaccination contre la rougeole menée en décembre 2018 était les relais communautaires [54%].
- La couverture vaccinale contre la rougeole globale est de 94,1% [IC=91,5 – 96,6] et reste supérieure à 90% dans tous les groupes d’âge, à l’exception des enfants entre 9 et 11 mois.