La préfecture de Kouroussa est située au cœur de la Haute Guinée (République de Guinée) avec une population estimée à 268630 habitants en 2017. Médecins Sans Frontières (MSF) a commencé ses activités dans cette préfecture depuis Mai 2017 par le renforcement du système de santé local avec un accent particulier sur l’approche communautaire. Les priorités ont été la gestion du paludisme, de la malnutrition, des maladies diarrhéiques et respiratoires dans les structures de santé (centres de santé de sous-préfectures et hôpital préfectoral) et au niveau communautaire.
Compte tenu des paramètres suivants:
- Incidence du paludisme dans la préfecture parmi les plus élevées du pays avec une incidence annuelle de parasite (API) pour 2017 de 126 pour 1000 habitants,
- Préfecture non incluse en 2017 dans la mise en place de la Chimioprévention du Paludisme Saisonnier (CPS), de la part du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP),
- Forte prévalence de la malnutrition aiguë (10.5%) et le nombre de décès signalés par les structures de santé très faible (taux de létalité: 0.2% en 2016), Il s’est avéré important de comprendre et mesurer la gravité du problème afin que MSF puisse mieux orienter ses activités dans la préfecture.
Objectifs
Les objectifs de l’étude ont été d’estimer le taux brut de mortalité (TMB) ainsi que le taux de mortalité des moins de 5 ans (TMM5). Aussi d’identifier les principales causes de décès dans la préfecture, d'évaluer l'accès aux soins ainsi que la couverture vaccinale de certains vaccins clés (pour les enfants de moins de 5 ans).
Méthode
Enquête de mortalité rétrospective menée dans les 12 sous-préfectures de la préfecture de Kouroussa.
Résultats
Le TMB été de 0.51 décès/10 000/ jour (IC 95%: 0.36-0.66) pour la période de 24 Juin 2017 (fête de Ramadan-2017) au 15 Juin 2018 (fête de Ramadan-2018) et le TMM5 de 1.32 décès/10 000/ jour (IC 95%: 0.86-1.78). La principale cause de décès était le paludisme (notion de fièvre), responsable de 34% de tous les décès et de 43.8% de tous les décès chez les moins de 5 ans. L’accès aux soins pour le paludisme a été de 38.2% et 28.5% pour la diarrhée. La couverture vaccinale contre la rougeole : (59.1% [95% IC: 55.1-63.1]), la poliomyélite: (62.1% [95% IC: 57.3-66.8]), la méningite : 21.5% [95% IC : 16.2-26.8]), la fièvre jaune : (28.9% [95% IC : 24.0-33.9]), le Pentavalent : (19.8% [95% IC: 15.5-24.2), le BCG: (45.4% [95% IC: 40.2-50.6]) et les vaccins contre le Rotavirus : (2.8% [95% IC: 1.0-4.6]) étaient tous faibles et loin d'atteindre la limite de base de 95% requise pour obtenir une immunité de groupe.
Conclusion
- Diminution des taux de mortalité par rapport à une enquête similaire faite en 2016 mais toujours au-dessus des standards OMS de santé
- L'accès aux soins reste un problème majeur dans la préfecture.
- La couverture vaccinale (rougeole, BCG, fièvre jaune, Rotavirus, méningite, et Pentavalent, pneumocoque, fièvre jaune) est assez faible et loin des 95% ciblés.
Hypothermia is a major risk factor for high neonatal mortality. In January, night-time temperatures in Kano State can drop below 20°C. We conducted a study to elucidate the incidence of neonatal hypothermia at Garan Gamawa maternal and child health (MCH) clinic in Kano City, with an aim to improve midwifery care and reduce hypothermia-related neonatal mortality.
METHODS
The data of neonates born in January 2022 were collected retrospectively in February 2022. Hypothermia was defined as “axillary temperature below 35.5°C” in accordance with MSF Essential Obstetric and Newborn Care guidelines, 2019. Statistical analysis was done using a one-sided test for binomial proportions. Qualitative data was garnered by non-participatory observation (NPO) in the delivery room and postnatal care (PNC) ward to observe the warm chain and the interactions between staff and mothers. Individual semi-structured in-depth interviews were also conducted with eight MCH staff.
RESULTS
Amongst the 206 newborns included, 55 (26.69%, Wilson confidence interval 21.13- 33.13%, p value < 0.00001) developed hypothermia. From the NPO, contributing factors to hypothermia included: absence of skin-to-skin at birth; a delay of 40 minutes between birth and baby being put to the breast for their first feed; constant draught of outside air into delivery room; absence of heating system in delivery room and PNC ward; and the need to go outside during transfer between the delivery room and PNC ward. In-depth interviews illustrated that midwives prioritised dressing the babies rather than encouraging Kangaroo Mother Care (KMC), and that the warm chain was prone to interruption during a complicated delivery and when there were multiple labouring mothers. Additionally, some midwives were not aware of the definition of neonatal hypothermia.
CONCLUSIONS
The proportion of hypothermic neonates was significant, and several contributing factors were identified. Recommendations include the installation of a door into the delivery room and appropriate heating systems in both the delivery room and PNC ward. Training of MCH staff is required to build knowledge and skills regarding the maintenance of the warm chain, and highlighting the importance of immediate skin-to-skin at birth and KMC, which have an important role in preventing hypothermia and must be encouraged.
Diphtheria is a vaccine preventable disease caused by toxicogenic Corynebacterium diphtheriae. Since declaration of an outbreak in Nigeria in December 2022, Kano state has been its epicentre, with 77% of the 12,581 confirmed cases nationally. In response, a Decentralised Model of Care (DMC) for delivering proximal, fast, and easily accessible curative and preventive community-based health care was introduced in Kano. Here, we describe implementation of this DMC and assess its impact in reducing mortality from diphtheria during this outbreak.
METHODS
Components of DMC:
• OPD for the triaging and management of mild cases
• Contact clinic (mobile and fixed) to improve access to preventative care for close contacts
Main packages of DMC:
• Health and Infection Prevention and Control promotion
• Chemoprophylaxis and vaccination for close contacts
• Identification and management of simple cases
• Referral of complicated cases
• Training of health workers
DMC was implemented within existing public health facilities for outpatient services, and in the community for the management of close contacts. The selection of facilities was guided by epidemiological data analysis and mapping.
Chi-square testing was used for analysing statistical significance on mortality before and after the implementation of DMC.
RESULTS
Between weeks 2 and 48 of 2023, the health facilities included in this study managed a total of 12,662 suspected diphtheria cases. From this, 1,987 cases (136 deaths; CFR 6.84%) were managed before implementation of DMC (before week 34), and 10,675 cases (611 deaths; CFR 5.72%) were managed after its implementation (from week 34 to 48). One-tailed Chi-square testing showed a statistically significant difference in mortality before and after implementation (p-value 0.02).
CONCLUSIONS
DMC may have contributed to the reduction of mortality in healthcare facilities. Upon in-depth analysis of the impact of DMC, it may be recommended for implementation in large outbreaks. Further studies, however, need to be conducted to assess the role of DMC in improving patients’ access to healthcare and reducing the burden on healthcare facilities during massive outbreaks.
Introduction et Justification
La préfecture de Kouroussa est située au cœur de la Haute Guinée (République de Guinée) avec une population estimée à 308 000 habitants en 2018 selon le RGPH 2014. Médecins Sans Frontières (MSF) a commencé ses activités dans cette préfecture depuis juillet 2017 par le renforcement du système de santé local avec un accent particulier sur l’approche communautaire. Les priorités ont été la gestion du paludisme, de la malnutrition, des maladies diarrhéiques et respiratoires et l’appui à la vaccination dans les structures de santé (poste de santé, centres de santé des sous-préfectures et hôpital préfectoral) et au niveau communautaire. En raison d’une forte incidence du paludisme dans la préfecture (IPA de 126 pour 1000 habitants en 2017)1, il était question d’évaluer la couverture en MILDA dans la population dans le but d’apporter les recommandations concrètes visant à réduire cette forte incidence.
Objectifs
Les objectifs de l’étude ont été de déterminer le taux de couverture des MILDA, d’évaluer l’utilisation effective des MILDA, d’évaluer l’état et l’entretien des MILDA par les ménages et d’évaluer le niveau de connaissance sur l’utilisation des MILDA.
Méthode
Etude transversale descriptive basée sur la communauté, dans laquelle des ménages sélectionnés au hasard étaient inscrits.
Résultats
Sur 449 ménages interrogés, 91% (95%IC [87,4-94,8]) possédaient au moins une moustiquaire, mais seulement 61,6% (95%IC [59,7-63,5]) des moustiquaires avaient été utilisées la nuit précédant le jour de l'enquête. Seulement 29% (95%IC [23-35]) des ménages avaient au moins 1 moustiquaire pour deux personnes. 85% (IC95% [82-87]) des moustiquaires trouvées dans la population ont été obtenues en 2016 et 95% (IC95% [94-96]) des moustiquaires dans la population ont été obtenues par donation. 12,0% des personnes ayant accès à une moustiquaire ne l'utilisent pas. Seulement 43,1% (95%IC [40,6-45,6]) ont dormi sous une moustiquaire sans trou la nuit précédant l’enquête. 69% (95%IC [62-75]) des ménages ont la mauvaise pratique de laver leur moustiquaire chaque mois et 15% (IC95% [10-20]) de la population ont des difficultés à utiliser les moustiquaires. 96,4% (IC95% [94,0-98,9]) des personnes interrogées étaient d'avis que les moustiquaires sont efficaces.